Pauvre loup-garou !
Fred Panassac
Le soleil s'abîmait au cœur du sapin noir.
En son jardin baigné d'un parfum de glycine,
Mâchouillant un brin d'herbe auprès de sa piscine,
Un loup-garou rêvait à l'approche du soir.
Le lycanthrope était au fond du désespoir,
Cherchant en vain le goût de la fièvre assassine,
Qui dans la nuit prenait le mal à sa racine,
Et plaçait sans merci le monde en son pouvoir.
Tout là-haut sans plaisir il regardait la lune
S'arrondir, préludant à cette heure opportune
Où il se changerait en un loup sulfureux.
Pourtant sa soif de sang se faisait plus lointaine,
Pour les pauvres humains diminuait sa haine.
Fini de s'amuser : il était amoureux.